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Dimanche, 01 Mars 2015 11:05
Les Australiens sont venus, ils ont vu… et c’est tout !
Par le fondateur de Sea Shepherd, le capitaine Paul Watson
Les coordonnées GPS montrent que le navire braconnier Kunlun se trouve dans la ZEE australienne - Photo Sea Shepherd / Jeff Wirth
Voici un bon résumé de l’interception du navire braconnier de légine, le Kunlun, par le gouvernement australien :
Ils sont arrivés.
Ils ont vu.
Ils ont observé.
Ils ont constaté que le Kunlun se trouvait dans les eaux territoriales australiennes.
Ils sont donc intervenus.
Ils ont arraisonné le Kunlun – c’était déjà mieux que les Kiwis.
Ils ont découvert des preuves de pêche illégale dans les eaux territoriales antarctiques australiennes.
Ils ont vu un gros stock de légine pêchée illégalement.
Ils ont découvert que le bateau naviguait sous un faux pavillon.
Ils ont constaté que c’était un navire sans papiers, arborant illégalement le pavillon de la Guinée Equatoriale, et chargé de tonnes de poisson pêché dans les eaux territoriales de l’Antarctique australien.
Donc, bien sûr, ils l’ont laissé repartir.
Pardon ????
Il s’agit du même bateau que celui que la marine néo-zélandaise a trouvé le mois dernier et qu’elle a tenté d’arraisonner. Après s’être vu refuser la permission de monter à son bord, ils sont repartis, laissant les braconniers poursuivre leurs activités illégales de pêche.
Comme dans le cas de la Nouvelle Zélande, c’est grâce à l’intervention de politiciens australiens que le Kunlun a été laissé libre de repartir.
Peter Dutton, ministre de l’Immigration et de la Protection des Frontières, a déclaré que l’arraisonnement du navire représentait un "message fort" envoyé aux braconniers.
Je voudrais bien savoir quel pourrait être ce message ? Sans doute : "Cessez de nous prendre notre poisson illégalement, ou bien nous vous arraisonnerons une seconde fois, voilà."
Le braconnier Kunlun coupe la route du Sam Simon
Photo Sea Shepherd / Jeff Wirth
Le mois dernier, le navire Sea Shepherd Sam Simon a repoussé le Kunlun hors des eaux de l’Antarctique australien. Une fois que les braconniers eurent mis le cap au nord, c’était à l’Australie de prendre le relais pour les intercepter.
Quand il a été intercepté, le Kunlun se trouvait au large des iles Cocos, un territoire de l’océan Indien contrôlé par l’Australie.
Malgré cela, le sénateur Richard Colbeck, qui critique ouvertement l’Opération Icefish de Sea Shepherd, a déclaré qu’une arrestation du navire par l’Australie n’aurait pas été légale.
Après avoir lu le communiqué de presse du ministre de l’Immigration et de la Protection des Frontières, il semble incroyable que Colbeck ait pu dire qu’une arrestation n’aurait pas été légale :
Rapport d’intervention de protection de l’océan Austral
Le 27 février 2015
M. Peter Dutton, ministre de l’Immigration et de la Protection des Frontières
M. Richard Colbeck, secrétaire d’état à l’Agriculture
Le gouvernement australien a renforcé son action pour protéger les ressources de l’océan Austral en interceptant et en arraisonnant un navire de pêche suspecté d’opérer sous un faux pavillon et de braver les conventions internationales.
(PW : Nous l’avons arraisonné, donc nous agissons pour faire respecter les lois internationales de protection de l’environnement)
Hier, des agents des Douanes australiennes et de la Protection des Frontières (ACBPS) ont arraisonné et visité le Kunlun, un navire de pêche connu internationalement pour se livrer à la pêche INN (pêche illicite, non déclarée et non réglementée), après l’avoir intercepté alors qu’il faisait route vers l’ouest des îles Cocos (Keeling).
C’est d’abord un avion de la marine qui a repéré le navire le premier, lors d’une patrouille pour le Commandement de la Protection des Frontières (BPC). Une fois sa localisation confirmée, un navire ACPBS, opérant également sous contrôle du BPC, a intercepté et arraisonné le Kunlun.
(PW : ils oublient de mentionner que c’est Sea Shepherd qui avait informé l’Australie que le navire faisait route vers le nord).
En janvier 2015, le Kunlun avait été identifié en train d’opérer dans la baie du Commonwealth au large de la côte antarctique. Le but de l’arraisonnement était de vérifier si le navire avait bien été autorisé par la Guinée Equatoriale à pêcher dans l’Océan Austral. Ce secteur est géré par la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique.
Au cours de l’inspection du navire, les agents de l’ACBPS ont pu constater qu’une quantité significative de poisson congelé y était entreposée.
(PW : la Nouvelle Zélande les avait pris sur le fait et les avait filmés en train de pêcher. La preuve que le Kunlun pêchait illégalement dans les eaux australiennes était donc déjà bien établie.)
Les informations collectées au cours de l’inspection seront utilisées pour conduire de futures enquêtes en relation avec la nationalité du navire, son propriétaire et ses autorisations de pêcher dans la région.
(PW : Mais combien de ces foutues enquêtes leur faudra-t-il encore ? On sait pertinemment que ces navires sont des braconniers et qu’ils agissent en toute impunité depuis dix ans, en ramenant des dizaines de millions de dollars. Ils n’ont absolument aucun droit de pêcher dans les eaux territoriales australiennes, ni en quelque endroit que ce soit dans l’océan Austral. Ce navire est sur la liste mauve d’Interpol.)
Le ministre de l’Immigration et de la Protection des Frontières, Peter Dutton, a dit que l’arraisonnement démontrait l’engagement de la coalition gouvernementale à faire en sorte que toute activité de pêche commerciale se déroule dans un cadre autorisé.
(PW : Si c’est ça, "agir", il n’est pas étonnant que le gouvernement australien n’arrive à résoudre aucun problème).
"Cette intervention envoie le message fort que le gouvernement australien agit pour s’assurer que tous les navires opérant dans l’océan Austral le font légalement et sont enregistrés en bonne et due forme", a déclaré M. Dutton.
(PW : Ouh là là, les braconniers doivent être terrorisés. "Oh mon Dieu", dit le capitaine La Poiscaille à son second, "les Australiens nous ont menacés avec un message fort. Remets ce filet tout de suite à l’eau avant qu’ils ne nous en envoient un autre.")
"Notre message à ceux qui voudraient pêcher sous un faux pavillon, ou sous pavillon de complaisance, est simple, nous avons de nombreux moyens à disposition à de nombreux endroits, et nous continuerons à nous en servir autant que nous le pourrons pour vous arrêter."
(PW : En d’autres termes, nous y mettrons les moyens que nous pourrons retirer de la protection des frontières australiennes contre les immigrants clandestins – si nous avons le temps, et lorsqu’il sera devenu trop embarrassant de ne rien faire – et nous les déploierons pour vous arraisonner à nouveau."
Le secrétaire d’état à l’Agriculture, le sénateur Richard Colbeck, a dit que la pêche non réglementée menaçait la pérennité des stocks de poissons, et que l’Australie collaborait avec de nombreux autres pays pour l’éliminer.
(PW : Et ils arrivent très bien à ne rien faire du tout pour y arriver).
"L’intervention d’hier démontre l’engagement de l’Australie pour combattre la pêche non réglementée et pour protéger les intérêts de ceux qui pêchent dans le respect des règles internationales", a-t-il dit.
(PW : L’engagement de l’Australie semble être de faire bien peu, bien tard, sans aucun résultat. Si on considère l’évidence, les preuves apportées par Sea Shepherd et la marine néo-zélandaise, le fait que le bateau naviguait sous un faux pavillon, qu’il était sur la liste mauve d’Interpol et qu’il a été arraisonné dans les eaux australiennes, la question qu’il faut se poser c’est : pourquoi ce navire sans pavillon, sans immatriculation, qui se livre à des activités criminelles, n’a-t-il pas été arrêté et saisi ?
Commentant les informations d’ABC depuis le Bob Barker, le capitaine Peter Hammarstedt a déclaré : "Pour moi, sans aucun doute, la preuve sera faite que le Kunlun a été vu en train de pêcher illégalement, et qu’ils auraient continué à pêcher illégalement sans l’intervention du gouvernement australien. Ils ont arraisonné le navire, et maintenant ce qu’il faut, c’est que le gouvernement australien arrête réellement le navire. C’est un bateau qu’il faut ramener en Australie pour qu’il y soit poursuivi. La seule issue acceptable, c’est que ce navire soit saisi et qu’il mette fin à sa carrière de braconnier."
La présentatrice d’ABC, Felicity Ogilvie, a rapporté que le sénateur Richard Colbeck avait dit que l’Australie ne pouvait pas mettre l’équipage en état d’arrestation, mais qu’à partir de maintenant ils garderaient le navire sous surveillance.
Le Kunlun a pu repartir vers le nord avec des millions de dollars de légine pêchée illégalement.
Il y a seulement deux jours, le sénateur Richard Colbeck faisait parler de lui à cause d’un don important de 320000 dollars de l’association professionnelle australienne des pêcheurs de thon rouge du Sud. Il a défendu vigoureusement l’industrie de la pêche, et le mois dernier il a attaqué violemment les actions de Sea Shepherd pour combattre la pêche illégale dans les eaux territoriales australiennes.
Il semble y avoir un réseau complexe, secret et international de duperie impliquant un réseau mondial de pêcheurs illégaux. Les braconniers ont reçu des subventions de certains gouvernements. Les braconniers continuent à pêcher en toute impunité, et les gouvernements font peu de chose pour s’y opposer. Lorsque les braconniers se font prendre, les amendes sont ridiculement basses.L’an dernier, le navire braconnier Thunder a été arrêté en Malaisie puis relâché avec des millions de dollars de poisson pêché illégalement, après avoir payé une amende relativement basse de 90000 dollars australiens.
Pendant ce temps, c’est aujourd’hui le 72ème jour que le Bob Barker est à la poursuite du Thunder. C’est la plus longue poursuite continue d’un navire braconnier de toute l’histoire maritime. Le Sam Simon a ramené aux autorités de l’île Maurice 72 kilomètres de filet maillant confisqué au Thunder. Une autre enquête internationale est en cours. Sea Shepherd a toutes les preuves qu’il faut, et n’a aucune intention de laisser le Thunder s’échapper.
L’équipage du Bob Barker a observé et filmé le Thunder en train de détruire des preuves en brûlant ses filets et ses bouées. Les deux navires continuent à avancer à faible allure à environ 750 milles des côtes de Madagascar.