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Mardi, 30 Décembre 2014 07:31
Retrait d’une arme de destruction écologique massive
Le treuillage continue

Photo: Le Sam Simon dans l'océan austral
Alors que le Bob Barker est toujours à la poursuite du braconnier à pavillon nigérian le Thunder et fait route vers le nord, le Sam Simon, à environ 1200 milles nautiques au sud-est, continue à remonter le filet maillant illégal.
Après trois jours de treuillage, ce sont maintenant 20000 mètres de lignes et de filet qui sont sur le pont du Sam Simon et l’équipage continue à travailler 24 heures sur 24, par roulement de 4 heures, pour le récupérer. L’équipage n’a aucune idée de la longueur que peut atteindre ce seul filet. Ils en ont peut-être la moitié à bord, voire seulement un quart, ils n’en connaîtront la longueur que lorsqu’ils seront arrivés au bout.
Il faut remonter ce filet depuis une profondeur de deux kilomètres.
Les cuisiniers sont à leurs fourneaux 24 heures sur 24 pour préparer les repas des équipes de pont et les réchauffer avec du thé et du café, et le médecin de bord a dû prescrire des antalgiques contre les douleurs aux cervicales et le mal de dos. Les équipes font 4 heures sur le pont, puis 4 heures sur la passerelle, puis huit heures de repos, et elles recommencent.
Le capitaine Siddharth Chakavarty nous informe que le moral de l’équipage est excellent et qu’il est heureux de remonter cette arme de destruction écologique massive.
Le capitaine Peter Hammarstedt nous informe que le Thunder progresse lentement vers le nord sans but précis.
En 2003, le Southern Supporter, un bateau du gouvernement australien, a surpris le braconnier de légine uruguayen Viarsa dans ces mêmes eaux à environ 2500 milles au sud-ouest de l’île australienne Heard. La poursuite a duré 20 jours et l’Australie a demandé, et obtenu, de l’aide de navires sud-africains et britanniques qui se sont joints à la poursuite.*
« C’est une opération très coûteuse, mais elle est très importante pour l’Australie pour plusieurs raisons », avait déclaré M. MacDonald. « C’est notre souveraineté qui est en jeu, la légine australe est une espèce très rare et de grande valeur, et nous sommes convaincus que la pêche illégale dans l’océan Austral est le fait d’une organisation criminelle ».

Photo: Les positions du Bob Barker et du Thunder
Les choses ont bien changé depuis 2003. Aujourd’hui, le gouvernement australien ne semble pas intéressé par la protection de la souveraineté australienne ou de la légine australe face aux criminels. Au lieu de nous aider, le gouvernement australien a réagi très négativement et le sénateur de Tasmanie, Dick Colbeck, a déclaré : « Le gouvernement n’a pas besoin de l’aide de Sea Shepherd pour débarrasser les eaux australiennes des bateaux de pêche illégaux comme le Thunder. Le gouvernement australien n’apporte pas son soutien à Sea Shepherd, il ne s’associe en aucune façon à ses activités, et il désapprouve tout acte dangereux ou illégal en mer. Personne ne devrait faire justice soi-même – la loi maritime doit primer pour toutes les parties, dans toutes les circonstances. »
Bien sûr, si l’Australie se servait de ses navires pour protéger les pêcheries au lieu de harceler les réfugiés écologistes et politiques, Sea Shepherd n’aurait pas besoin de faire cette campagne.
Et si le Thunder enfreint la loi en toute impunité, pourquoi est-ce que cela gêne tant l’Australie que Sea Shepherd intervienne pour faire cesser les activités criminelles dans l’océan Austral ?
En 2003, le gouvernement australien a dépensé deux millions de dollars pour une poursuite de 20 jours qui a fini sans résultat. Cette saison, Sea Shepherd, avec un budget bien moindre, s’est emparé d’un filet entier et a chassé le Thunder de l’Océan Austral. La chasse dure depuis deux semaines, et Sea Shepherd est bien parti pour battre le record de la plus longue poursuite d’un braconnier en mer.
S’il y a une loi mais personne pour la faire respecter, c’est aux citoyens concernés de s’en occuper. Le Thunder est fiché par Interpol comme le plus connu des braconniers de l’océan Austral. Sea Shepherd a surpris et fait cesser les opérations criminelles de ce navire et de son équipage de pirates.
Sea Shepherd ne s’attend pas à se voir décerner une médaille ou une décoration par un gouvernement quelconque pour son intervention, et il semble certain qu’aucun état ne lui prêtera main-forte, mais la moindre des choses que les politiciens puissent faire face à leur propre manque d’implication et d’intérêt, c’est de garder leurs critiques pour eux. S’ils n’ont pas le courage ou la décence d’agir eux-mêmes contre la pêche illégale, ils devraient se dispenser d’attaquer Sea Shepherd et lui permettre de remplir la mission qu’eux-mêmes refusent de faire.
* les informations recueillies sur le site antarctica.gov.au montrent qu’il y avait deux navires sud-africains et un navire britannique