On attend toujours la publication officielle ( JO européen) de toutes ces mesures et comme l'année dernière, à partir du 1er janvier 2017, n'étant pas parue au JO, nous retombons dans un vide juridique qui permettra à quelques uns de se goinfrer sur les frayères en totale immoralité légale puisque pas de loi
Communiqué vu sur la page fb "stop aux massacres de bars par les senneurs"
Bars du Golfe de Gascogne: deux petits pas dans le bon sens, avec une amélioration de la Taille Minimale de capture de 2 cm (!) côté professionnel et enfin un quota de 5 poissons par jour et par pêcheur récréatif...
A l'issu du Conseil des Ministres Européens de la Pêche de mi-décembre 2016, les propositions de restriction faites par la Commission de l'UE fin octobre pour le bar ont été largement affaiblies, comme chaque année.
Au nord du 48ième parallèle (environs d'Audierne), il est décidé:
- La pêche professionnelle du bar reste interdite autour de l'Irlande, sans dérogation.
- Ailleurs (Mer du Nord, Manche, Bretagne nord) les dérogations suivantes sont prévues:
1. Une tolérance majorée de 1 à 3% des prises journalières pour les prises "inévitables" de bars, mais qui doivent rester inférieures à 400 kg par mois, pour les chaluts de fond et les seines
2. Une "tolérance" de 250 kg de prises "inévitables" par mois est prévue pour les filets maillants calés qui n'ont plus le droit de "cibler" le bar. La pêche du bar au filet dérivant est interdite.
3. Seuls les ligneurs peuvent continuer de pêcher spécifiquement le bar à raison de 10 tonnes maximum par an et en respectant une fermeture en février et mars.
4. Aucune de ces limites n'est transférable.
Au sud du 48ième parallèle, les restrictions proposées par la Commission ont été balayées et les décisions effectives prises par la France (AM 24-11-2016) sont très timides:
1. La Taille Minimale de Capture passe de 36 à 38 cm , sans que la maille des filets ne soit revue à la hausse. Combien de bars juvéniles seront épargnés par cette augmentation de façade?
2. Un quota global annuel trop élevé de 2 490 tonnes est fixé, avec la promesse d'évaluer les débarquements du 1er trimestre pour éventuellement changer les règles du jeu. Ce quota n' a été dépassé qu'en 2013 et 2014 (
http://www.ices.dk/…/Publicati…/Advice/2015/2015/Bss-8ab.pdf) et les débarquements ne cessent de chuter depuis (-15% en 2015, -20% en 2016). Ce quota paraît donc inapproprié. La course aux poissons et la guerre des métiers peuvent continuer.
Côté récréatif, au nord du 48ième parallèle, les mêmes restrictions qu'en 2016 sont reconduites et les premières restrictions pour le Golfe de Gascogne sont enfin annoncées, à savoir:
1. No Kill (relâcher ) obligatoire les 6 premiers mois, puis 1 poisson par jour et par pêcheur au nord du 48ième.
2. Apparition d'une première restriction à 5 bars par jour et par pêcheur du Golfe de Gascogne du 1er janvier au 31 décembre 2017.
Au nord du 48ième, il reste que l'avis des scientifiques du CIEM (moratoire total) n'est pas appliqué et que la biomasse , déjà en dessous du seuil minimal de renouvellement, sera à nouveau tirée vers le bas. Si on peut comprendre les mesures en faveur des professionnels qui pêchent le bar à l'hameçon, c'est-à-dire le plus durablement, la dérogation de 250 kg de prises "accessoires" ou "inévitables" pour les fileyeurs paraît un très mauvais compromis pour l'avenir de la ressource.
Au sud du 48ième parallèle, le manque de données scientifiques savamment entretenu par le silence d'IFREMER est le prétexte régulièrement affiché pour rejeter les restrictions qui s'imposent aux professionnels. Mais cette absence d'avis scientifique n'a joué qu'en la faveur de la pêche commerciale : pour la pêche récréative, on a au contraire officiellement évoqué "le principe de précaution" pour la restreindre.
IFREMER sortira (peut être?) de son silence fin 2017. Souhaitons que le CIEM donne enfin un nouvel avis sur le Golfe de Gascogne dont le dernier date déjà de juin 2015. En attendant, les bars au nord ou au sud du 48ième vont passer une nouvelle année bien problématique.